Le billet du chef - septembre 2010

 

 

 

Tournée en Ardèche

 

(à Solène)


Le Chef aurait dû se méfier.
Il fallait lire : "TOURNER EN ARDÈCHE".
Tourner à gauche. Tourner à droite. A droite. A gauche. A gauche. Tourner encore. Tourner tout droit. Tourner tourner tourner, Tourner.
Monter aussi. Monter ou bien descendre. Ici il n'y a pas d'autre choix. Le ravin sur la droite en montant. Le précipice sur la gauche en descendant. Ni muret. Ni parapet. Ni garde-fou. Rien. L'enfer.

 

Sans parler de ce fichu pont classé, pointu comme un "A", qu'il faut franchir en regardant seulement devant et où il faut s'engager à l'aveugle, en espérant qu'un sauvage en face ne vous obligera pas à reculer. Voilà ça y est on y est. Le con ! Il ne bougera pas c'est sûr.

 

Pas de panique. C'est vite dit.

 

En face il ne bouge pas. Il ne bougera pas c'est sûr.

 

Coup d'oeil derrière. Stupeur. Quinze véhicules nous talonnent et nous pressent. Après tout c'est normal. Primo le Chef commande la troupe. Secundo quelques Ardéchois (quelques Ardéchoises et quelques Belges d' été ou d'hiver aussi sans doute) ont rejoint la troupe. Quel enthousiasme ! Un excellent point pour le Chef ! Sept ou huit et sept ou huit font quinze le compte est bon.

 

En face il ne bouge pas. Il est seul. Il ne bougera pas c'est sûr.

 

On n'a pourtant pas le choix. Il faut céder. Toi le con tu recules ! Ce n'est pas vrai ! C'est fait ! On passe !

 

Victoire!

 

Mépris vengeur. Hilarité cathartique. On roule. Dès que le sentier bitumé s'élargit un court instant, le Chef s'arrête. Il fait alors défiler solennellement la troupe, qui salue le nouveau triomphe de son Chef par un grand concert de cris et de klaxons. En toute circonstance, un Chef reste un Chef.


Dur dur l'Ardèche. Le Chef pourtant fait quelques progrès. Arrivé le samedi soir, on lui fait affectueusement remarquer le mardi matin qu'il vient de passer la seconde.
C'est ainsi que le vertige desserre un peu son étreinte terrifiante et que le Chef découvre le pays.


L'orchestre loge, répète, papote et mange là-haut au bout du monde. Le Paradis doit absolument ressembler à ce paradis-là.
La nuit, plus haut encore, la Voie Lactée, Une étoile filante là ! C'est fini ! Toutes les autres sont immobiles. Quelle paix !


Le Chef se rappelle alors qu'il a bien lu : "TOURNEE EN ARDÈCHE".

 

Le Cimi a donné trois concerts.
Trois lieux magnifiques. Trois lieux différents.


Un programme intense et exigeant.
Un orchestre plein de talent et de ferveur.


Trois concerts magiques.
Trois concerts inoubliables.


Merci à tous.


 

 

Emmanuel Pirard, 6 septembre 2010

      

 

Université de Liège - Culture

Page mise à jour le 8 octobre 2010

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Orchestre à cordes de l'Université de Liège
Cercle Inter-facultaire de Musique Instrumentale