Au nom du père, du fils et du demi-soupir

Et fiat lux !
Eurêka !
Oufti ! enfin j'ai compris !
Nous l'avions pressenti à l'issue du second des deux concerts que le C.I.M.I.
vient de consacrer à Johann Chrysostomus Wolfgang Gottlieb Mozart et à son
illustre aîné Georg Christoph Wagenseil : lorsque le demi-soupir "complète
le temps", "ils" - certains membres du C.I.M.I. - tentent, vaillamment, de
faire quelque chose du demi-soupir.
Confirmation l'autre jeudi dans le premier mouvement de la "Kleine Sinfonie
für Musikfreunde" de Johann Georg Leopold Mozart - pour le fidèle lecteur
des "billets du Chef" qui serait un peu lent à la détente, Johann Georg
Leopold est le père de Johann Chrysostomus Wolfgang Gottlieb.
Ici, les six premières mesures de l'Allegro assai qui succède à la courte
introduction Andante sont notées "croche et SON demi-soupir".
Eh bien ! nous voilà repartis pour un tour !
Sauf que la situation nous semble plus claire : "ils" tentent, vaillamment,
d'arrêter le son sur la seconde moitié du temps. Pour le fidèle lecteur des
"billets du Chef" qui aime calculer, à 120 à la noire, cela donne 1/4
seconde de son et 1/4 seconde de silence et l'on recommence vingt-trois fois
(la mesure est en quatre temps).
Nous tenterons, vaillamment, d'être cette fois meilleur pédagogue. Nous
tenterons qu'"ils" saisissent, avec émerveillement, que, si le son doit sans
doute s'arrêter quelque part, ce n'est pas en l'arrêtant qu'il s'arrête
comme il doit s'arrêter ...
Il reste un point.
Le père et le fils se sont-ils trompés ? Se sont-ils mal fait comprendre ?
Devaient-ils noter la musique autrement ?
Nous pourrions leur suggérer (par e-mail ou S.M.S.) de noter (comme nous
l'avons fait nous-même pour notre partition) de simples noires. Parfait pour
le Chef. Dans sa copie, il a gagné du temps. Pour le musicien il faut
prévoir un supplément. Nous proposons, pour l'anacrouse de la "Romanze" du
fils, d'indiquer "aérien". Nous proposons, pour la "Kleine Sinfonie fur
Musikfreunde" du père, d'indiquer "pètesec" ou bien "pète-sec".
Tout bien réfléchi, le fidèle lecteur des "billets du Chef" nous accordera
que le père et le fils avaient raison.
Emmanuel Pirard, le 9 mars 2012
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