CIMI ULiège Lettre de nouvelles |
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Edito |
Décembre 2024 |
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Bonjour, On peut penser qu'il convient de laisser la politique aux politiciens et la musique aux musiciens. C'est certainement vrai pour une part. Mais la musique c'est la vie, et la vie comprend aussi la politique. On parle beaucoup de fake news, par exemple. On en est submergés et, que l'on soit musicien ou pas, on est en droit de s'interroger sur ce qui subsistera à terme d'indiscutablement vrai et authentique en ce bas-monde. Pas grand chose, on peut le craindre. Mais quoi ? Qu'est-ce qui est susceptible de résister à l'invasion massive du virtuel, à l'ordinateur qui gobe la créativité humaine sans la comprendre ni l'apprécier, et produit en retour une soupe onéreuse et sans âme, à la multiplication à l'infini de l'artificiel qui est souvent si laid que les deux mots en sont quasiment devenus des synonymes ? Nous avons peut-être une réponse à proposer à cette importante question. Prenez une salle de concert suffisamment confortable et un public attentif. Au moment précis où dans un seul et même geste le chef (appelons-le Guy) capture de sa main levée l'attention de l'orchestre, et où le soliste (appelons-le Aline ou Samuel) ressent dans tout son corps le mordant de l'attaque de l'archet sur la corde, ce moment est un moment de vérité à l'état chimiquement pur. Pas de mixage, pas de digitalisation, pas de plateforme, pas de streaming. Rien qu'une poignée de molécules d'air pour aller du producteur au consommateur, le circuit court par excellence. De la musique vivante, sans garde-fou et un bastion imprenable, en conséquence, de la chose vraie. Le programme de ce concert, intitulé « De Pergolèse à Pergolèse », sera celui que nous avons joué trois fois dans les Alpes cet été. Il commence avec Pergolèse lui-même, feu follet napolitain décédé à 26 ans en 1734, et mène jusqu'aux échos surprenants et lointains de sa musique au cœur du XXe siècle. En chemin, il s'attarde dans les rayonnages d'une légendaire armoire de Dresde nommée « Schrank II » où un consciencieux et dévoué Hofkonzertmeister, Johann Georg Pisendel, a serré au XVIIIe siècle les manuscrits de la musique instrumentale européenne de son époque qu'il affectionnait. Nombre de ces pièces sont rarement jouées. Des pépites à découvrir dont beaucoup sont anonymes, ce qui signifierait qu'elles auraient été écrites par des dames ! Fake news ou vérité ? Nous laissons ce point à votre sagacité. Quoi qu'il en soit, si nous travaillons bien, nous vous aurons apporté un peu de lumière pour Noël, et nous ne serions pas surpris que, suite au concert, les jours tout doucement commencent à rallonger. C'est bien la preuve... Au plaisir de vous y retrouver. Fr. H. |
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Prochain concert : Dimanche 22 décembre 2024, 17h Église Saint-François de Sales (Laveu), Liège - flyer Renseignements: cimi@uliege.be P.A.F. : 12€/2€
(enfants < 12 ans, étudiants < 30 ans, Article 27)
Programme : De Pergolèse à Pergolèse
◊ Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) Sinfonia « da un'opera non conosciuta » en sol
◊ Antonio Vivaldi (1678-1741) Ouverture de « Arsilda, regina di Ponto », RV 700
◊ Anonyme du Schrank II Sinfonia en la
◊ Anonyme, attribué à « Giovanni a Roma » Bononcini Concerto pour violon, violoncelle et cordes en fa Solistes : Aline Masset (violoncelle), Samuel Denis (violon)
◊ Anonyme du Schrank II Sinfonia n°2 en ré
◊ Tomaso Albinoni (1671-1751) Sinfonia en sol
◊ Igor Stravinsky (1882-1971) Suite italienne sur des thèmes de Pergolesi pour violoncelle et orchestre à cordes Soliste : Aline Masset (violoncelle)
Direction : Guy Van Waas
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